TULLE — François Hollande, dans cette primaire socialiste, aura su déclencher un certain intérêt médiatique autour de la question des langues dites régionales. En effet, en promettant de changer la Constitution afin de permettre la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires par la France, celui-ci a donné naissance à un espoir d’avancée dans un dossier. Rappelons que celui-ci est sclérosé depuis la décision du Conseil constitutionnel en 1999 censurant le texte présenté à l’époque par le gouvernement Jospin.
N’ayant aucune possibilité de vérifier si François Hollande tiendra effectivement sa promesse en cas d’élection, nous sommes allé voir en Corrèze ce que le président du Conseil général, ancien maire de Tulle et député de la première circonscription de Corrèze Hollande François a mis en oeuvre pour la langue minorisée coutumière de son département : l’occitan.
« Ce qu’on peut dire c’est qu’il n’a pas fait grand chose pour la langue ici » affirme ce salarié d’une des trois associations occitanes présentes en Corrèze. « Nous n’avons pas de chargés de mission pour l’occitan contrairement à beaucoup d’autres départements d’Occitanie. À Tulle il n’y a jamais eu de signalisation bilingue, pas plus que sur les routes départementales et aucune place n’est accordée à l’occitan dans le bulletin du Conseil général ». Le département ne compte également aucunecalendreta (école occitane en immersion), aucune classe bilingue publique ou privée (la région Limousin ne compte qu’une seule école calendreta à Limoges) et « il existe juste un collège, à Seilhac, où des cours d’occitan sont dispensés », poursuit le militant occitan. « Notre association est aidée par le département, c’est vrai, mais si peu ! Dernièrement on nous a, par exemple, refusé une aide pour un plan de numérisation d’archives sonores que nous avions en projet », tranche le salarié. « Alors qu’à côté de cela nous avons une sénatrice, Bernadette Bourzai, qui aide nos projets sur son enveloppe personnelle par exemple ».
La conclusion est sans appel : « En vérité, je n’attends pas grand chose de François Hollande ».
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