Le 21 septembre 1792, suite è la “convention nationale”, l’armée française avait envahi la Savoie, sans déclaration de guerre, pour y établir la loi révolutionnaire, alors que l’ancien régime des droits féodaux avait déjà été aboli en Savoie.
Dans les vallées des Aravis, la résistance était devenue révolte au printemps 1793. Le 5 mai 1793 les paroisses s’insurgent contre les mesures anti-religieuses. La répression militaire est féroce. Des révoltes éclatent un peu partout.
Marguerite, qui était servante, soignait les blessés et faisait du prosélytisme en faveur de la Maison de Savoie. C’est elle qui sonna le tocsin à Thônes et participa au ravitaillement des combattants en vivres et en munition.
Arrêtée le 9 mai, elle est jugée responsabile du soulèvement de 3000 paysans dans la vallée de Thônes et fusillée par les révolutionnaires à Annecy le 18 mai 1793. Elle mourut en criant « Je meurs fidèle à mon Dieu et à mon Roi. Vive la religion catholique ! Vive le roi de Sardaigne ! Tirez seulement. »
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A vos agendas: Marguerite Frichelet aura sa commémoration le dimanche 21 mai 2017 à partir de 10h à Dingy/ Thônes. Nous ferons un pique-nique ce jour-là pour nous retrouver tous ensemble.
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Organisation : Etat de Savoie, Direction aux Affaires Savoisiennes
COMMÉMORATION/Le mouvement indépendantiste État de Savoie – Gouvernement provisoire de l’État de Savoie ravive à son tour la mémoire de «La Frichelette»
Savoie (De la rédaction de l’Agence de presse indépendante de Savoie, APIS).— Après l’hommage qui lui a été rendu par le parti politique indépendantiste «100% Savoie» dimanche matin 14 mai 2017 sur l’esplanade engazonnée du Pâquier, là même où l’occupant français la fusilla à midi le samedi 18 mai 1793 face au lac à Annecy, âgée de 37 ans, le mouvement sécessionniste État de Savoie – Gouvernement provisoire de l’État de Savoie et l’association «Direction aux affaires savoisiennes» raviveront à leur tour la mémoire de la servante et préceptrice Marguerite Frichelet-Avet, dite «La Frichelette», dimanche 21 mai 2017 à l’aval de Thônes.
Entre 10 h et 11 h, dans le défilé de Dingy-Saint-Clair, sera fleurie la plaque commémorative que l’association «Femmes de Savoie» avait apposée le 16 mai 2010 sur le pont —à présent désaffecté à la circulation— qui enjambe la rivière Fier. Ensuite, la célébration se poursuivra au lac de Thuy par un pique-nique que les organisateurs de cet hommage souhaitent propice à «discuter en toute liberté», notamment de celle qui, née Thônaine le 2 janvier 1756 sous le règne de Charles-Emmanuel III, roi de Savoie-Sardaigne, fut du 4 au 10 mai 1793 l’âme vive de la révolte d’habitants de Thônes et de villages à l’entour contre les troupes de la Convention nationale – Ire République française qui avaient envahi le Duché de Savoie, sans sommation, dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792.
Dans son livre «Supplément à l’histoire de France – Histoire de la Savoie à l’usage des écoles primaires des deux départements savoisiens (cours moyen et cours supérieur)», édité en 1905 à Moûtiers-Tarentaise, l’instituteur public honoraire Félix Fenouillet (Pers-Jussy 1842 – Annecy 1924) raconte : «Les mesures rigoureuses prises par la Convention contre le clergé catholique, les réquisitions d’hommes, de chevaux, des denrées, ordonnées pour le service des armées, ne tardèrent pas à indisposer une partie de la population [de Savoie] contre le régime français. Des résistances se manifestèrent en divers lieux ; une véritable insurrection se produisit même dans la vallée de Thônes, au printemps de 1793. Des agents s’étant présentés pour réclamer l’exécution des lois furent insultés, menacés, attaqués et durent se retirer. Une foule de paysans des communes voisines se réunirent et décidèrent de résister par la force aux ordres du gouvernement. Le commissaire de la Convention Simond [Philibert, un prêtre savoisien natif de Rumilly qui avait rallié la Révolution de 1789] envoya une troupe de 2.000 hommes pour en avoir raison. Cette troupe fut obligée [pendant «deux jours», selon Henri Menabrea dans «Histoire de la Savoie»] de livrer une véritable bataille dans le défilé de Saint-Clair [Dingy]. Les paysans [«près de trois mille», toujours suivant Menabrea] étaient munis d’armes et de canons de bois fabriqués par eux-mêmes. Vaincus, ils s’enfuirent dans les montagnes. La population de Thônes, craignant les représailles, avait abandonné la ville. Les soldats la pillèrent, puis ils s’emparèrent [entre autres] du maire [le notaire Pierre-Joseph Durod] et d’une jeune fille nommée Marguerite [Frichelet-]Avet, dite ”La Frichelette”, qui avait excité les populations à la révolte, leur avait fourni des munitions et s’était signalée par une indomptable énergie. Elle fut amenée à Annecy, condamnée à mort et fusillée sur la place du Pâquier, le 18 mai 1793. Le maire fut également fusillé».
Le souvenir de «La Frichelette» fut ravivé pour la première fois, dans les années 1990, par l’Annécien de naissance Jean de Pingon, fondateur en 1995 de la Ligue savoisienne, un mouvement indépendantiste qui se sabordera en 2012 (son créateur s’en était entre-temps éloigné). Le 18 mai 1993, de Pingon —qui a lancé fin 2016 la Ligue savoisienne Canal historique— avait rendu sur le Pâquier «hommage à Marguerite Frichelet fusillée par les Français» ici même il y avait deux cents ans date pour date. (APIS, 19 mai 2017)