Pour rappeler l’anniversaire de la mort d’Emile Chanoux, Esprit Valdôtain et Pays d’Aoste vous proposent une lecture de textes de Chanoux, à 18 h au café-librairie de Place Roncas.
Le même jour, à 17 h, nous distribuerons des tracts dans la placette Saint-Grat (Rue De Tiller).
L’après-midi sera animé par La Clicca de Sen Marteun.
Le 18 mai 1944 Emile Chanoux, chef de la Résistance Valdotaine, livré par la Résistance Italienne aux fauves fascistes, fut torturé à mort.
A 70 ans de sa disparition ses idées demeurent actuelles et constituent un rêve auquel plusieurs minorités du monde entier aspirent toujours…
Il y a des peuples qui sont comme des flambeaux : ils sont faits pour illuminer le monde.
En général ce ne sont pas de grands peuples par le nombre : ils le sont parce qu’ils portent en eux la vérité et l’avenir.
(…)
Dans les temps modernes sauvages, durs, haineux, un petit pays semble avoir une mission qui a quelque ressemblance avec la mission du peuple juif : la Suisse.
Elle est, par son existence, la négation des principes qui dominent dans le monde. Elle est, par son existence, la preuve vivante de la fausseté de ces principes.
Dans cette Europe sur laquelle souffle un vent de folie, elle reste le seul point où les hommes n’ont pas totalement perdu la raison.
Dans cette Europe où l’on s’entretue, qui est trop petite pour soutenir la violence de ces haines, il reste un point où l’on ne tue pas, où l’on ne hait pas : la Suisse.
Dans cette Europe où les peuples sont devenus du matériel humain pour les guerres, où l’homme n’est plus qu’une unité dans le nombre, où il est dénombré, catalogué, selon ses aptitudes en relation à la boucherie gigantesque que l’on a organisée, un seul pays a encore respecté l’homme dans l’homme : la Suisse.
Dans cette Europe où l’on massacre les faibles, uniquement parce qu’ils sont faibles, où la force non seulement prime le droit, mais où elle est le droit lui-même, où le principe du super-État, du super-peuple, de la super-race, a pu se former, un seul pays aide le faible, respecte le droit, admet l’égalité entre ses cantons grands et petits et entre ses races : la Suisse.
Dans cette Europe où les États sont centralisés par une machine administrative qui écrase tout, un seul pays est resté décentralisé, un seul pays est resté fédératif : la Suisse.
Qu’elle ait pu rester, au milieu de la tourmente, au-dessus de la tourmente, telle qu’elle est, comme une cime illuminée par le soleil contre les flancs de laquelle vont se heurter les tempêtes, voilà qui est merveilleux, voilà qui a du miraculeux.
Voilà qui fait de la Suisse comme une prédestinée.
Car il faut bien croire que l’humanité ne sombrera pas.