FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE EN EUROPE/De jeunes indépendantistes interdits par les gendarmes de déployer le drapeau de Savoie pour le septante et unième anniversaire célébré devant le monument aux Morts de Bonneville
Bonneville (Du correspondant de l’Agence de presse indépendante de Savoie, APIS).— Membres ou non de l’un des mouvements sécessionnistes existant entre Léman et Galibier, de jeunes indépendantistes, au nombre d’une dizaine au plus fort du rassemblement [1re photo, les premiers d’entre eux juste avant d’être stoppés], ont été interdits par les gendarmes de déployer le drapeau de Savoie devant le monument aux Morts à l’occasion de la cérémonie commémorative célébrée dimanche matin 8 mai 2016 à Bonneville pour la fin de la Seconde Guerre mondiale, intervenue en Europe le mardi 8 mai 1945 avec la capitulation de l’Allemagne. L’un des séparatistes, contournant le dispositif, est parvenu jusqu’à la stèle, y dépliant un drapeau de Savoie en pleine cérémonie. Les gendarmes l’ont interpellé et conduit, pour contrôle d’identité, à la brigade territoriale de Bonneville. Il en est sorti une heure après.
Ces jeunes détachistes, comme les 8 mai 2014 et 2015, également à Bonneville, entendaient rendre hommage, en silence, aux Savoisiens tombés pendant le conflit. Une fois la cérémonie officielle terminée, tous drapeaux de Savoie dehors, ils ont déposé une plaque au pied du monument aux Morts bonnevillois, portant l’inscription «La Savoie, à ses morts» [2e photo].
Les deux départements savoisiens se sont illustrés durant la Seconde Guerre mondiale par leur participation à la Résistance, s’y distinguant notamment dans le sauvetage des Juifs: sur les 4.016 Français nommés à ce titre «Juste parmi les nations», 182 sont des Savoisiens (73 Savoyards, 109 Haut-Savoyards). Parmi les 1.038 compagnons de la Libération, 13 seront des Savoisiens (6 Savoyards, 7 Haut-Savoyards). L’une des sections du maquis des Glières s’appelait «Savoie-Lorraine»; elle était composée de membres de l’Armée secrète (AS, gaulliste) montés au plateau depuis La Roche-sur-Foron et ses alentours, et commandés par le Rochois Lucien Cotterlaz-Rannard, «Papillon» de son nom de guerre, capturé le 27 mars 1944, interrogé, torturé, puis fusillé par les Allemands le 1er avril 1944 au-dessus du lieu dit «L’Essert» à Petit-Bornand; il avait 22 ans. Le fanion du bataillon des Glières porte la croix de Savoie [3e photo]. (APIS, 8 mai 2016)