Enfin quelqu’un qui admet – du bout des dents – que les Français ont détruit le patrimoine de la Savoie dès 1792, et qu’ils n’ont pas cessé de le faire jusqu’en 1815, puis dès 1860…
Si les églises de la Savoie étaient en si mauvais état lorsque la Savoie fut restituée à son roi Victor-Emmanuel Ier en 1815, c’est que les Français en avaient détruit tous les toits, après quoi, la plupart des nefs s’étaient écroulées sous l’action des éléments naturels (pluie, vent, foudre).
Les Français en avaient ensuite vendu, sous l’appellation infecte de “biens nationaux”, les précieux matériaux. Ils avaient commis les mêmes saccages dans la Bresse savoyarde (actuels pays de l’Ain).
Ils avaient même voulu que les Savoyards, paroissiens de ces églises depuis près d’un millénaire, soient les artisans de cette destruction. Mais aucun Savoyard, à part ceux qui appartenaient déjà à la franc-maçonnerie française. c’est-à-dire ceux qui obéissaient à d’autres instances que celles de leur propre pays, n’accepta cette ignoble tâche, et les Français durent faire appel à d’autres Français, venus de départements éloignés, avec force récompenses – les objets précieux pillés dans les églises – pour accomplir ce sinistre travail de dé-maçonnerie…
Les roi Victor-Emmanuel Ier commença la reconstruction, puis son frère, le roi Charles-Félix, le Bien-Aimé, la poursuivit intensément. (c.p.)
La Salévienne et la paroisse Saints-Pierre-et-Paul en Genevois vous invitent à une conférence intitulée :
Le renouveau de l’art en Haute-Savoie à la période sarde :
l’exemple des églises néoclassiques par Robert Weber
samedi 26 septembre 2015 à 20 h en l’église de Viry (74)
La conférence: Après le traité de Versailles, le duc de Savoie, roi de Piémont-Sardaigne retrouve ses terres du Duché. Cette période de 1815 à 1860 voit la construction de nombreux édifices publics, privés et surtout religieux dans le département. Les destructions de la période révolutionnaire expliquent partiellement ce mouvement qui voit la construction de plus de quatre-vingts églises dans tout le département. C’est aussi une affirmation du retour du roi sur ses terres, et du clergé, et l’affirmation de la domination sarde, et de l’académie de Turin et de Bonsignore qui en est le maître. Mais c’est aussi le signe d’un élan démographique qui voit la population de ce territoire s’accroître du fait d’une nouvelle prospérité et des progrès de l’hygiène, qui obligent à agrandir les églises et souvent à les démolir pour en construire de nouvelles. Souvent critiquées pour l’austérité de leur architecture, ces églises sont maintenant redécouvertes dans leur diversité, la richesse de leur décor et de leurs retables, ainsi que le montrent le récent classement de plusieurs d’entre elles par les monuments historiques, et les efforts des communes pour les mettre en valeur. Le conférencier donnera une typologie et des clés de lecture de ce style qui a fortement marqué notre territoire, à partir de quelques exemples dont celui de Saint-Maurice de Viry in situ.
Ceux qui le désirent pourront participer à la messe de 18 h 30 qui précédera la conférence.
Le conférencier: Robert Weber est membre de l’association Artis Mirabilis. Il a enseigné le tourisme et l’histoire de l’art et le patrimoine dans le cadre de la formation des guides régionaux et nationaux au lycée Colbert de Lyon et à l’université Lyon II. Résidant en Haute-Savoie, il s’est attaché au patrimoine de cette région par son travail au Clos Parchet à Samoëns pour lequel il a participé à l’élaboration de plusieurs expositions. Il est administrateur de Patrimoine rhônalpin pour la Haute-Savoie et délégué départemental de la Fondation du Patrimoine pour le secteur Arve-Léman. Il travaille actuellement sur le recensement des églises néoclassiques de Haute-Savoie avec l’aide précieuse de La Salévienne et de Claude Mégevand.
Entrée gratuite. Invitez vos amis.
Société d’histoire
Adresse : LA SALEVIENNE – 4, ancienne route d’Annecy – 74160 SAINT-JULIEN-EN-GENEVOIS – Téléphone : 04.50.52.25.59 – mail : la-salevienne@wanadoo.fr – Site internet : http://la-salevienne.org